lundi 1 décembre 2008

L'entretien collectif

L’idée était de nous observer travailler, ensemble, sur un cas marketing, puis de nous écouter présenter nos recommandations, comme nous l’eussions fait en tant que conseils pour un client. Le temps était limité, et les données à étudier très denses. Nous étions quatre, et nous ne nous connaissions pas. Nous étions tous arrivés le matin même pour cette session de recrutement.
L’étude de cas collectif, comme exercice de recrutement, était quelque chose de complètement nouveau pour moi. Comme pour mes trois autres co-équipiers d’ailleurs.

J’ai trouvé que le temps, si restreint, n’était pas évident à gérer. Que le fait de se lancer dans un travail collectif en ne connaissant même pas le prénom de ses collaborateurs était très délicat.
Mais l’expérience m’a semblé intéressante, pas tant pour ce qu’elle m’aura appris en marketing, ou sur mes capacités à travailler en groupe que j’éprouve régulièrement dans d’autres circonstances par ailleurs, mais sur les relations professionnelles, et les comportements qui se révèlent dans une situation de concurrence.
Mon binôme tenait à montrer l’étendue de ses connaissances, et se plaisait à réfléchir à voix très haute. Cela a représenté un avantage pour moi, dans la mesure où à plusieurs reprises, il m’a ainsi spontanément renseigné sur ce que j’ignorais… Cependant, pour ce qui est de ma concentration personnelle, il m’a rendu la tâche un peu moins facile.
Le plus volubile du second binôme m’a également appris, lors de la mise en commun des informations que nous avions recueillies, le handicap que j’avais, d’être la seule fille en face des trois garçons de mon groupe. Il s’adressait exclusivement à mon binôme, et j’ai eu le sentiment désagréable d’être le pot de fleur décoratif sur la table.

Lors de la présentation à nos « observateurs », qui devaient décider de l’opportunité qu’il y avait ou non à nous garder ensuite pour un entretien individuel, nous nous sommes répartis le travail en quatre parties homogènes. Mon binôme a pris la parole en premier, puis son alter ego du second binôme a poursuivi. La troisième partie était la mienne. J’ai tenu bon pour que les deux premiers ne me volent pas la parole à tout propos. J’ai tenu bon pour avoir surtout le dernier mot sur ce que je présentais. J’ai pallié mon relatif retrait par rapport aux deux premiers, par un souci plus conséquent de la relation client qui aurait du hypothétiquement exister avec nos observateurs, et qui avait fait défaut aux deux garçons m’ayant précédée. Le quatrième à prendre la parole en revanche s’est vu subtiliser la moitié de sa présentation par les deux premiers.

Au final, nous avons tous eu la chance de poursuivre sur l’entretien individuel, et nous avons tous les quatre été félicités par nos observateurs pour notre analyse. La pression s’est alors considérablement relâchée entre nous.
Toutefois, il est flagrant de voir à quel point ce type de situation, de concurrence implicite entre nous, a nui à la qualité du travail que nous avions présenté, me semble-t-il. Le spectacle en effet ne devait pas être si glorieux que cela, préoccupés que nous étions à demeurer « dans la place », à rester présent, à se faire entendre, plus fort que les autres si possible. Cela a généré à mon sens un véritable déficit d’écoute entre nous, et un manque de clarté sur la présentation finale.

La première morale cet exercice, c’est qu’une octave de plus dans la voix ne vous aide guère à vous faire entendre, mais que comme me le répétait mon père à juste titre : quand on n’est pas le plus fort, il faut être le plus malin…

La deuxième morale de cet exercice c’est que définitivement l’union fait la force, même l’union entre parfaits inconnus !

La troisième morale de cet exercice, c’est que vraiment tout cela me plaît, et qu’en dépit de toutes ces difficultés, et de ces aléas, je commence à me demander pourquoi je me suis tellement acharnée sur mes concours ces deux dernières années…

Et puis j’ai été recrutée ! Donc me voilà face à un choix appréciable…

2 commentaires:

22 a dit…

privé... niveau de vie... Fauteuil!! ;)

Polysémie reconstruit a dit…

22: ou pas! ;) pour un an encore fauteuil = un mois de salaire d'apprentie, ou presque!