dimanche 30 novembre 2008

Chambéry: l'Altedia Lodge

Petit week end délicieux au creux des montagnes, et tellement attendu depuis des mois maintenant, vive les cadeaux smartbox, décidément!
Nous revenons tout juste de cette petite parenthèse enchantée bien méritée pour clore cette rude année pour nous deux, et mes photos rendant bien moins hommage à ce lieu que celles que l'on peut trouver sur leur site, voici quelques clichés pour vous mettre dans l'ambiance...




Nous avons adoré l'ambiance, très détendue, en dépit du grand confort de cet hôtel, et le design surtout, moderne et épuré, les éclairages très travaillés, les chambres vastes et raffinées...




Nous avons profité du spa avec bonheur, dans un espace aux tonalités très scandinaves, dans un mélange de couleurs sobres et acidulées.



Le dîner était excellent, la cuisine fine et inventive, à nous deux, nous avons goûté l'ensemble de ce menu, mis à part le filet mignon...

Amuse-bouche
***
Ravioles de champignons et tomates confites, Chantilly au parfum des bois et fumet de champignons acidulés
ou
Foie gras de canard mi-cuit au naturel, Figue pochée au miel et au Banyuls, Bouquet de mâche
***
Noix de St Jacques juste snackées, Lentilles corail cuisinés au fumet de crustacés et parfum de tandoori
ou
Filet mignon de porc cuit à basse température,Purée de panais, infusion à la réglisse
***
Compotée de rhubarbe en crumble,Crême légère au parfum d’amande amère et petit financier
ou
Moelleux au chocolat noir et fruit de la passion,Crême mousseuse au Bailey’s

Mention toute particulière aux lentilles corail cuisinées au fumet de crustacés et parfum de tandoori... L'alliance des saveurs indiennes et des Saint-Jacques était tout simplement à tomber par terre!

Evidemment, nous rêvons juste d'y retourner... plus longtemps, pour avoir le temps d'expérimenter toute la carte, et tous les soins de l'institut du spa!

Mesrine: L'instant de mort / L'ennemi public n°1



Vincent Cassel est un caméléon, Vincent Cassel est un grand acteur.
Capable de jouer l’homme jeune, de jouer l’homme mûr, de jouer l’homme fou et désespéré, passionné ou enragé, la violence la plus sanguinaire ou la tonitruance la plus débonnaire. A elle seule, sa prestation vaut le film, et vaut le tapage qui est fait autour.
Les rôles l’entourant en sont certes forcément un peu écrasés, ce qui ne rend pas justice à la qualité de leurs acteurs. J’ai tout de même noté que pour une fois, pour une fois, Cécile de France qui m’horripile tant depuis de nombreux films, joue, pour de vrai, et bien.
Le rythme du film est enlevé, et m’a plu, le format du dyptique se prête bien à l’histoire très sincèrement, l’ensemble est assez captivant.
Si seulement cela était une fiction parmi d’autres…

Ce n’est pas le cas.

Et en dépit de ces qualités cinématographique et scénographique, j’ai détesté le parti pris par le film. Cette présentation de Mesrine comme un original robin des bois, quasi inoffensif, plein d’honneur et de courage m’a quelque peu écœurée. Cette affirmation péremptoire selon laquelle la police a assassiné Mesrine, sans sommation, et ce sous entendu nous laissant penser que l’inspecteur Broussard était finalement le plus fou et le plus mégalo des deux, m’ont vraiment paru diffamatoires.

Ignorant presque tout de l’histoire de Mesrine, je me suis sentie manipulée par ce film à la gloire d’un tel tueur rendu héros.
Quid des victimes descendues à bout portant? Quid des suppliciés au fond des caves, au fond des bois, si répugnants étaient-ils eux-mêmes ? Quid de ce revolver enfourné dans la bouche de sa femme sans défense, sous les yeux de ses enfants ?
La démarche consistant à nous présenté Mesrine comme un brigand plein de principes, et la vengeance et la justice personnelles comme acceptables est à mon sens franchement malsaine.

Alors allez voir Mesrine, pour la qualité de ce film. Sur le fond, n’oubliez pas que c’est un truand, juste un truand.

vendredi 21 novembre 2008

Un pas en avant

C'était il y a 4 mois et je jouais gros, presque sur un coup de tête, une ruade dans les brancards, encore une fois dans l'opposition frontale.
Il m'avait dit, poussé à bout, par moi qui l'exigeait, dans ses derniers retranchements: "- garde ton concours, tu l'as réussi, le public c'est plus facile d'en sortir que d'y entrer, tu verras bien dans 5ans".
Cela avait suffi à mettre fin à mes hésitations. Non. J'allais prendre le risque. De me reconvertir, de me réorienter, si jamais le pire arrivait en octobre.

Le pire étant arrivé, et l'euphorie estivale étant passée, il fallait définitivement transformer ce risque, et trouver ce fameux contrat. C'est à ce moment seulement que l'ampleur de l'angoisse m'a prise à la gorge. Et si je ne trouvais rien? Et si j'avais décidé une grosse connerie en juillet? Et si vraiment je n'y arrivais pas non plus, dans le privé?

Le premier entretien à été le bon, j'ai décroché le poste que je visais, j'ai gagné mon pari de juillet! Il faut le dire ici, parce que ce sera beaucoup ça aussi, la reconstruction...

jeudi 20 novembre 2008

Avant d'être complètement out, peut être...

J’essaye de ne pas céder à la pulsion socialiste, à l’essence-même du socialiste semble-t-il, j’essaye d’échapper à cette vague constante qui consiste à adorer un jour les idoles que l’on brûlera le lendemain.
Il semble toujours qu’il y ait plus de divisions au sein même du parti socialiste que dans tout le paysage politique autour. A les entendre tous, il y a plus de différences entre Aubry et Royal qu’entre Besancenot et De Villiers.

Royal.
J’ai eu du mal à la suivre au cours de ces deux dernières années, ballotée entre l’espoir de la voir réussir, la déstabilisation devant certaines de ses prises de position, la déception face à l’échec, l’étonnement de sa réapparition, la lassitude de ces intonations, de ces attitudes… Et pourtant…

Je ne la suis pas toujours, je ne la comprends pas toujours, j’ai voulu voir en Delanoë une alternative séduisante, aussitôt désappointée… On ne peut les différencier que sur la forme, que sur l’envie, que sur le style. Puisque les idées sont si proches, ne nous mentons pas. Du libéralisme socialiste au projet de certaines alliances avec le centre, j’adhère à cette évolution du PS, c’est à mon sens la voie à suivre pour un parti qui rassemble, qui se pose en une synthèse présidentielle et gouvermentale possible.
Mais cette aberration de donner consigne pour Aubry, plutôt que pour Royal, je ne le comprends pas.
Cette déclaration de guerre toute personnelle nous prouve qu’on n’est guère sortis de cet éternel combat des chefs.

Alors c’est peut être la plus folle, mais tous les animaux politiques le sont un peu, n’est-ce pas ?
C’est peut être la plus opportuniste, la plus manipulatrice, la plus séductrice.
Ce n’est sans doute pas la plus brillante, ni la plus compétente.

Mais c’est indéniablement celle qui en a le plus envie. Celle qui se sent le plus portée. On ne sait pas toujours clairement où elle va, mais elle au moins va quelque part, avance, se redresse, et analyse surtout, les erreurs passées. Pas eux.
J’en ai assez de cet éternel recommencement de l’échec chez les socialistes.
J’en ai assez de l’arrogance des dirigeants et de leur incapacité à se remettre en question.
Elle le fait. Sur tous les plans. Elle ne cède pas au dogmatisme.

J’en ai assez de m’entendre en 2008 encore appeler « camarade » par une ministre, fille de ministre, qui n’a jamais du avoir l’occasion d’user d’une faucille ou d’un marteau.
J’en ai assez que le PS n’assume pas sa scission avec le Marxisme.
Je suis socialiste, je suis démocrate, modérée, molle du genou peut être, disons que j’essaye surtout de comprendre l’ensemble des enjeux de notre monde et de notre pays dans leur globalité, sans manichéisme, sans radicalisme stérile.
Je n’ai pas beaucoup d’idéaux, je n’ai plus beaucoup d’utopies, il me reste des convictions, pragmatiques et humanistes.
Alors finalement c’est Royal que je suivrai.
Et si le PS demeure entre les mains d’Aubry et de sa vieille clique, je songerai sérieusement à aller voir ailleurs, si mes idées n’y sont pas mieux exprimées.

mardi 18 novembre 2008

L'Echange


Le dernier Clint Eastwood est égal à lui même, à ses pairs, quoique pas mon préféré, fort, beau et triste.
L’histoire est vraie, ce qui est assez abominable quand on y pense. Les acteurs jouent terriblement : ce sont de grands acteurs, vraiment, même si on le savait déjà.
La lumière, la musique sont magnifiques, comme souvent. Et la violence est très crue, parfois intenable, comme toujours.
Sans surprise, j’ai bien aimé ce film, je m’y attendais.
Mais il y a deux scènes qui m’ont ému plus que les autres.
Ms Collins qui s’effondre au milieu de la rue, frappée de plein fouet par ce qu’elle vient d’entendre lors de son retour à la vie, est rattrapée, juste avant de s’écrouler, par le Pasteur, qui l’attendait, et qui savait. J’ai été saisie par ses deux bras qui viennent l’enserrer pour la maintenir debout, et qui étreignent sa douleur et sa détresse. Le paternalisme désuet du veston sans manches peut être, ou la douceur duveteuse de l’étoffe de la chemise…
Le père de l’enfant retrouvé qui s’élance vers son fils, entoure de ses bras sa femme et son enfant qui s’embrassent, et qui appose ses lèvres sur la nuque courbée du jeune garçon, en dépit de toute la rigidité du costume trois pièces d’époques, de sa moustache lisse d’homme du monde, de sa calvitie d’homme vieillissant et revenu de tout.
Ces deux scènes-là qui ne durent pas dix secondes réunies m’ont émue aux larmes. C’est le souvenir que je veux garder de ce dernier échange eastwoodien.

lundi 17 novembre 2008

Les fondations

J’ai retourné mon bureau, et j’ai tout détruit.
J’ai autodafé cette vie.
Les feuilles et les fiches, les livres et les articles. Les courriers et les résultats, et les convocations, et les plans, et les préparations.

Deux années entières, et la moitié d’une, pour rien, à mes pieds.


Neuf cent treize jours avec cela dans le ventre, neuf cent treize nuits avec cela au fond des yeux, grand ouvert, en vain. Neuf cent treize jours de projection, d’obstination.


Deux ans et demi d’études.

Un dixième de ma vie.

Pas grand chose.


Des heures de travail, de pression, d’épuisement. Des heures d’espoir, de concession.


J’ai eu le sentiment d’une trahison amoureuse. J’ai eu l’impression qu’un raz de marée avait dévasté toute mon existence. J’ai eu l’image persistante de ma vie en ruines, comme un champ de bataille encore fumant des derniers salves ennemies. J’ai senti l’eau monter autour de moi, et la terre se crever sous mon poids, j’ai senti le feu consumer mes nerfs, et mon souffle m’abandonner.


J’ai vu la bête arriver droit sur moi, celle de l’an passé que je connaissais trop bien, prête à m’encorner à nouveau. Comme je savais le mal qu’elle allait me faire, je l’ai arrêtée à temps, je l’ai saisie et j’ai frappé plus fort qu’elle, j’ai crié plus fort qu’elle, j’ai pleuré plus fort qu’elle aussi.`


Alors j’ai retourné mon bureau, et j’ai tout détruit.

Depuis, je reconstruis.

Ici.