mercredi 10 décembre 2008

Agathe Cléry

Décidément, Chatillez ne sera sans doute jamais plus à la hauteur de "La vie est un long fleuve tranquille". Ses nouveaux films suscitent toujours un certain espoir chez moi, aussitôt déçu. Difficile de commencer sa carrière par LE chef d'oeuvre...

Quoiqu'il en soit, Agathe Cléry aurait pu être une bonne comédie, si, si seulement si, Chatillez était resté dans la même veine, cynique et caustique du début à la fin plutôt que de sombrer dans le bon sentiment dans la deuxième partie.
Toute la première partie est vraiment séduisante: Agathe est ignoble à souhait, le ton est posé, pas de quartier, pour personne. Les touches chantées/dansées sont une bonne surprise, même pour une réfractaire comme moi aux comédies musicales, puisqu'elles sont souvent l'occasion de voir Valérie Lemercier faire une nouvelle fois son numéro. Isabelle Nanty excelle également dans un second rôle taillé sur mesure, on regrette juste que personne ne songe à lui tailler un premier rôle sur mesure à elle aussi...
Mais la deuxième partie se complaît dans le romantisme éculé, dans le moralisme mièvre, dans le politiquement et le sentimentalement correct. Dommage.

Heureusement, de bout en bout, il reste Valérie Lemercier. Qui porte en général à elle seule tous les films dans lesquels elle joue. Elle est très souvent celle qui me décide à aller voir une comédie, et immanquablement celle qui fait que j'en garderai, malgré tout, un bon souvenir. Son énergie, son jeu, ses intonations, tout m'amuse, tout me séduit, tout m'émeut chez elle. Depuis que je suis enfant, depuis les Visiteurs en somme (bon, j'avais dix ans, pas plus...), j'aime cette actrice, sans forcément aimer les films dans lesquels elle apparaît, mais j'aime cette actrice, juste elle.

lundi 8 décembre 2008

La fin d'ici

Du fin fond du canapé blanc, du creux de la cuisine bleue, dans l'ivresse rouge des bouteilles bues ensemble, dans l'éclat doré des accords tacites, je sais à quel point je n'aime pas terminer les choses, les années, les époques, les relations. Je me lasse des villes avant de me lasser des gens. Je hais cette ville mais j'aime ces gens, et je quitte ces gens pour une ville inconnue. Il y a celui qui prend les devants très en avance "je ne te reverrai plus d'ici là...donne moi de tes nouvelles de temps en temps". Il y a celle qui ne se résoud pas à l'au revoir "revoyons nous une dernière fois, encore...". Il y a celui qui fait comme si de rien, puisqu'on part faire la même chose, au même moment, puisqu'on reviendra au même moment faire la même chose aussi. Il y a celle qui va au même endroit, et qui ne se rend pas compte que c'est une fin tout de même.
Quatre ans, quatre personnes auxquelles ma pudeur ne parvient pas à révéler leur importance. Quatre ans, quatre personnes, qui ont pris part à un peu de moi, même brièvement.
Quatre ans, quatre personnes, d'ici. Les gens d'ici gardent-ils vraiment contact?

dimanche 7 décembre 2008

Millenium



La trilogie de Stieg Larsson a déjà fait couler beaucoup d'encre, mais comme enfin à mon tour j'en arrive au bout, quelques impressions supplémentaires.

Le premier tome m'a littéralement captivée, du début jusqu'à la fin, et j'ai du le lire d'une seule traite, le temps d'un (long) voyage en train. Le concept d'une enquête a posteriori, sur des évènements vieux de trente ou quarante ans m'avait vraiment séduite. Toute l'investigation à partir des photos, des souvenirs, des secrets de famille m'avait également bien tenue en haleine. Ajoutez à cela quelques considérations sur l'idéologie nazie en Suède, sur les textes religieux et les scandales financiers, le tout donnait à mon sens un très bon cocktail pour un très bon polar.
Les personnages quant à eux étaient très séduisants: la mystérieuse Lisbeth Salander et l'opiniâtre "super blomkvist"... A peine avais-je été déçue par la fin un peu rapide de ce premier volume, un peu bâclée à mon sens.

Le second tome évidemment avait la lourde tâche d'égaler, voire de surpasser son précédent... Las, je l'ai trouvé un peu plus essoufflé, un peu moins bien construit, beaucoup plus long à démarrer. Heureusement, l'histoire de Lisbeth nous y est enfin révélée, est ainsi, sans le dévorer aussi rapidement que le premier, je ne me suis pas faite prier pour ce second volume. La fin en outre, quoiqu'assez invraisemblable, était beaucoup plus haletante que celle de son prédécesseur, et surtout permettait au troisième volume de se faire réellement désirer.

Mais le troisième tome me déçoit assez. J'ai l'impression qu'on ne sort pas de cette méta enquête, de cette répétition de l'histoire à l'infini, j'espère juste l'auteur nous emmènera plus avant dans les tréfonds des services secrets suédois. En tout état de cause, parvenue à la moitié de ce dernier volume, je peux interrompre ma lecture plusieurs jours sans aucune frustration, contrairement à ce que je ressentais pour les deux premiers tomes. Sans doute cela reste-t-il du bon polar, mais il est décidément bien difficile de maintenir la barre aussi haut sur trois volumes consécutifs.

Mon principal regret en revanche, outre ces considérations sur l'histoire en elle-même et le relatif essoufflement de l'auteur au fil de son oeuvre, tient surtout à la qualité de la traduction française. C'est sans doute la première fois qu'en tant que lectrice j'ai ressenti une telle déception de ne pas être à même de lire dans le texte un ouvrage en langue étrangère. Mais à plusieurs reprises j'ai été génée par la tournure très maladroite d'une phrase, ou par son l'aspect trop "littéral" de la traduction... Il faudrait que j'apprenne le suédois...

... Puisqu'en dépit de ces pinailleries, le plongeon dans l'univers de Stieg Larsson a réveillé en moi cette vieille fascination enfantine, que je ne m'explique absolument pas, pour la péninsule scandinave. Je me souviens juste de ce livre de littérature jeunesse, dont j'ai oublié le titre, qui racontait l'histoire d'une fillette finlandaise, dans les années 1940 peut être, qui avait été temporairement "adoptée" par une famille suédoise le temps que la guerre prenne fin et que la Finlande se remette, et qui retournait dans sa famille "biologique" à l'âge de 5 ou 6ans. Le livre racontait ses craintes et ses réticences à l'égard d'une famille d'agriculteur qu'elle ne reconnaissait pas après avoir passé plus de la moitié de sa courte vie au sein de la bourgeoisie suèdéoise, et puis sa lente adaptation au cours des mois qui suivent son retour en Finlande.
Cela devait être mon premier contact avec la littérature suédoise, ou du moins scandinave.

La trilogie de Kerstin Thorvall, "la trilogie de Signe", dans un tout autre genre est également un exemple assez représentatif de cette espèce d'addiction au grand nord que je ressens, sans n'y avoir jamais mis les pieds pourtant... Les fjords, la laponie, les bains glacés au sortir des sauna, Stockholm, et les nuits de 18heures seront certainement l'objet de mon premier vrai voyage de grande-personne-qui-va-finir-par-enfin-avoir-un-métier!

vendredi 5 décembre 2008

Pomme

J’ai succombé à la Pomme blanche. Après quatre ans sur mon PC portable, et près de 10ans à tenter de domestiquer Windows. J’ai enfin succombé, j’ai enfin assouvi cette sourde fascination pour les grosses bulles de couleur d’il y a dix ans, pour ces petits volumes immaculés sortis il y a quelques années.
Et je suis toujours aussi fascinée par la capacité qu’a la Pomme de jouer son rôle justement, de pomme, de fruit défendu, qui procure un tel plaisir dès qu’on le croque, dès qu’on l’allume.
Pomme.

J’ai bien conscience qu’il s’agit d’une pure (et brillante) stratégie marketing, je commence à être bien placée pour le reconnaître. Mais face à ce besoin, réel, de machine de travail, de communication et de loisir, autant allier l’utile à l’agréable en se faisant plaisir.

La Pomme blanche a tout compris, décidément, à ce besoin d’attachement de nos personnes aux objets qui nous sont si indispensables. Jusqu’alors, la seule émotion jamais suscitée par un ordinateur, était au mieux, ou au pire, un vague sentiment de défiance, d’incompréhension, voire d’hostilité. Mais jamais cette émotion esthétique, un peu snobe, aussi ridicule puisse-t-elle être.

La Pomme a gagné son pari. Conserver cette image haut de gamme, ce positionnement si particulier sur le marché de l'informatique, fondé sur l'esprit communautaire, et grâce à une stratégie très fermée d'identité de marque à travers ses différents produits, tout en se multipliant peu à peu chez le consommateur lambda et en grappillant toujours plus de parts de marché. Si les caractéristiques techniques d'un ordinateur vous parlent autant qu'un dialecte mongol, c'est le design et l'ergonomie qui se chargeront de vous séduire. Tous les positionnements marketing sont ici exploités: la qualité, l'image de marque, l'expérience ressentie par le consommateur...

Alors j'ai fait le consommateur lambda, et j'ai cédé. A cette stratégie, à cette forme de manipulation dont j'ai bien conscience, rassurez vous. Il n'empêche que je ne regrette pas, et que même auprès des béotiennes en technologie de mon espèce, le charme de la Pomme opère.

jeudi 4 décembre 2008

Blogguer

Du grec lointainement, peut être: "log(os)", la parole... Avec un B pour Bulle, ou pour Billet, ou pour Babillage...

Je bloggue, vous blogguez, nous bloggons... Pourquoi? Ici non plus, comme làbàs, je ne sais pas exactement pourquoi je bloggue. Je n'ai pas l'ambition de conquérir la blogosphère, déjà saturée, ni celle de faire valoir quelque talent, je ne sais pas, vraiment, ce qui me pousse à noircir au clavier mon petit espace virtuel.
C'est un peu tard, au bout de bientôt deux anx de libre bloggage, de s'interroger sur ces raisons-là, mais la question se pose encore, toujours. Pourquoi blogguer?

Sans doute le besoin, à la fois immatériel mais constant, de posséder un endroit, une sphère toute personnelle, un lieu de libre expression, et de jouïr d'un certain anonymat, à défaut d'un anonymat certain, puisque parfois les masques tombent. On n'est pas libre vraiment, en société, on n'est pas libre vraiment au travail, on n'est pas libre en famille, aussi extraordinaire puisse-t-elle être, on n'est pas libre non plus en amour, aussi puissant soit-il. On est libre dans ce qui n'existe pas, pas réellement, n'est-ce pas?

Peut être aussi pour repousser un peu plus loin l'échéance d'une autre question. On bloggue ce qui nous passe par la tête, au gré de nos envies, de nos ressentis, bruts. On bloggue et un billet vient surmonter le précédent, l'effacer presque de l'écran. On bloggue et c'est éphémère, ce que l'on donne on peut le reprendre aussitôt, on bloggue en meublant le clavier et les fenêtres, et on évite de se poser la vraie question, celle de l'écriture. Et celle qui la suit tout immédiatement: écrire pourquoi?

C'est tellement plus facile de répondre à la question blogguer pourquoi? tellement plus simple et plus futile. On bloggue pour se faire plaisir. Un peu par narcissisme, un peu par délassement, un peu par politesse.
Mais on n'écrit pas. On ne s'engage pas, pas exactement.

Alors je sais qu'avec ce nouveau blog, encore une fois, je conserverai le secret finalement, vis à vis de ceux qui me sont trop trop proches, ou pas assez, pour conserver cette liberté.
Et puis je sais aussi qu'avec ce nouveau blog, encore une fois, je n'écrirai pas, pas encore, ou toujours pas. Définitivement pas, peut être...
Peut être pas.

mercredi 3 décembre 2008

Vicky, Cristina, Barcelona

J'aurais finalement réussi à voir ce dernier Woody Allen, après en avoir entendu le plus grand bien et le plus grand mal...
Il reste à mon sens en deçà de Match Point et du Rêve de Cassandre, pour autant, je me suis laissée prendre au jeu de cette voix off narratrice, de cette musique décalée, et surtout de la ville de Barcelone, qui donne tellement envie de s'y promener.
Cependant j'ai eu l'impression de voir un film déjà vu cent fois... A moins qu'il ne s'agisse juste de l'effet procuré par des questionnement cent fois vécus, entendus, observés.
C'est un film sur les femmes, et le rapport des femmes à l'amour je crois. Plus des femmes que des hommes me semblent-ils. Ce qu'elles cherchent, ce qu'elles fuient, ce qu'elles acceptent, ou pas. Pour ma part Rebecca Hall m'a agacée. J'ai surtout apprécié Vicky Cristina Barcelona pour la prestation du trio infernal formé par Scarlett Johansson, Penelope Cruz et Javier Bardem. Dans l'ensemble, ce film m'a plu, pas tant pour ce qui l'y est dit que pour la manière dont ça l'est, dont c'est joué, dont c'est filmé - la lumière et la photographie sont sublimes tout au long du film, et dont c'est soutenu par la musique.

Barroco!

Obsession du moment: le fauteuil baroque...
Tout a commencé dans ma boulangerie préférée à Aix, l'une des nombreuses enseignes Jacob, plus précisément celle située en haut de la rue Bédarrides. L'espace "lounge/salon de thé/restaurant" est meublé dans un style alliant baroque et contemporain très très design. Il y a notamment ces chaises et fauteuils à haut dossier, aux armatures laquées blanches et tendues de velours très sombre... Impossible de savoir d'où ces meubles viennent, même après avoir écumé les sites de vente de meubles. Je vais devoir me résoudre à aller me renseigner à la source...

Par la suite, c'est sur la redoute que j'ai cru pouvoir assouvir cette envie pour mon prochain chez moi, avec ce fauteuil taupe, La Redoute création, proposé qui plus est à 50% de son prix. Las, rupture de stock évidemment, et quand on lit les petites lignes, qui plus est, la réduction ne s'appliquait que sur sa version rose fuschia, beaucoup moins agréable à regarder à mon sens...


Alors depuis, c'est Maisons du Monde qui me fait de l'oeil... Avec des prix certes inaccessibles, mais des meubles que je trouve tout simplement sublimes! Démonstration...
Ebay est mon ami, certes, mais ces fauteuils là y demeurent introuvables, et ceux qui leur ressemblent sont au même prix que les originaux... Père Noël, si tu m'entends...



lundi 1 décembre 2008

L'entretien collectif

L’idée était de nous observer travailler, ensemble, sur un cas marketing, puis de nous écouter présenter nos recommandations, comme nous l’eussions fait en tant que conseils pour un client. Le temps était limité, et les données à étudier très denses. Nous étions quatre, et nous ne nous connaissions pas. Nous étions tous arrivés le matin même pour cette session de recrutement.
L’étude de cas collectif, comme exercice de recrutement, était quelque chose de complètement nouveau pour moi. Comme pour mes trois autres co-équipiers d’ailleurs.

J’ai trouvé que le temps, si restreint, n’était pas évident à gérer. Que le fait de se lancer dans un travail collectif en ne connaissant même pas le prénom de ses collaborateurs était très délicat.
Mais l’expérience m’a semblé intéressante, pas tant pour ce qu’elle m’aura appris en marketing, ou sur mes capacités à travailler en groupe que j’éprouve régulièrement dans d’autres circonstances par ailleurs, mais sur les relations professionnelles, et les comportements qui se révèlent dans une situation de concurrence.
Mon binôme tenait à montrer l’étendue de ses connaissances, et se plaisait à réfléchir à voix très haute. Cela a représenté un avantage pour moi, dans la mesure où à plusieurs reprises, il m’a ainsi spontanément renseigné sur ce que j’ignorais… Cependant, pour ce qui est de ma concentration personnelle, il m’a rendu la tâche un peu moins facile.
Le plus volubile du second binôme m’a également appris, lors de la mise en commun des informations que nous avions recueillies, le handicap que j’avais, d’être la seule fille en face des trois garçons de mon groupe. Il s’adressait exclusivement à mon binôme, et j’ai eu le sentiment désagréable d’être le pot de fleur décoratif sur la table.

Lors de la présentation à nos « observateurs », qui devaient décider de l’opportunité qu’il y avait ou non à nous garder ensuite pour un entretien individuel, nous nous sommes répartis le travail en quatre parties homogènes. Mon binôme a pris la parole en premier, puis son alter ego du second binôme a poursuivi. La troisième partie était la mienne. J’ai tenu bon pour que les deux premiers ne me volent pas la parole à tout propos. J’ai tenu bon pour avoir surtout le dernier mot sur ce que je présentais. J’ai pallié mon relatif retrait par rapport aux deux premiers, par un souci plus conséquent de la relation client qui aurait du hypothétiquement exister avec nos observateurs, et qui avait fait défaut aux deux garçons m’ayant précédée. Le quatrième à prendre la parole en revanche s’est vu subtiliser la moitié de sa présentation par les deux premiers.

Au final, nous avons tous eu la chance de poursuivre sur l’entretien individuel, et nous avons tous les quatre été félicités par nos observateurs pour notre analyse. La pression s’est alors considérablement relâchée entre nous.
Toutefois, il est flagrant de voir à quel point ce type de situation, de concurrence implicite entre nous, a nui à la qualité du travail que nous avions présenté, me semble-t-il. Le spectacle en effet ne devait pas être si glorieux que cela, préoccupés que nous étions à demeurer « dans la place », à rester présent, à se faire entendre, plus fort que les autres si possible. Cela a généré à mon sens un véritable déficit d’écoute entre nous, et un manque de clarté sur la présentation finale.

La première morale cet exercice, c’est qu’une octave de plus dans la voix ne vous aide guère à vous faire entendre, mais que comme me le répétait mon père à juste titre : quand on n’est pas le plus fort, il faut être le plus malin…

La deuxième morale de cet exercice c’est que définitivement l’union fait la force, même l’union entre parfaits inconnus !

La troisième morale de cet exercice, c’est que vraiment tout cela me plaît, et qu’en dépit de toutes ces difficultés, et de ces aléas, je commence à me demander pourquoi je me suis tellement acharnée sur mes concours ces deux dernières années…

Et puis j’ai été recrutée ! Donc me voilà face à un choix appréciable…