dimanche 30 novembre 2008

Mesrine: L'instant de mort / L'ennemi public n°1



Vincent Cassel est un caméléon, Vincent Cassel est un grand acteur.
Capable de jouer l’homme jeune, de jouer l’homme mûr, de jouer l’homme fou et désespéré, passionné ou enragé, la violence la plus sanguinaire ou la tonitruance la plus débonnaire. A elle seule, sa prestation vaut le film, et vaut le tapage qui est fait autour.
Les rôles l’entourant en sont certes forcément un peu écrasés, ce qui ne rend pas justice à la qualité de leurs acteurs. J’ai tout de même noté que pour une fois, pour une fois, Cécile de France qui m’horripile tant depuis de nombreux films, joue, pour de vrai, et bien.
Le rythme du film est enlevé, et m’a plu, le format du dyptique se prête bien à l’histoire très sincèrement, l’ensemble est assez captivant.
Si seulement cela était une fiction parmi d’autres…

Ce n’est pas le cas.

Et en dépit de ces qualités cinématographique et scénographique, j’ai détesté le parti pris par le film. Cette présentation de Mesrine comme un original robin des bois, quasi inoffensif, plein d’honneur et de courage m’a quelque peu écœurée. Cette affirmation péremptoire selon laquelle la police a assassiné Mesrine, sans sommation, et ce sous entendu nous laissant penser que l’inspecteur Broussard était finalement le plus fou et le plus mégalo des deux, m’ont vraiment paru diffamatoires.

Ignorant presque tout de l’histoire de Mesrine, je me suis sentie manipulée par ce film à la gloire d’un tel tueur rendu héros.
Quid des victimes descendues à bout portant? Quid des suppliciés au fond des caves, au fond des bois, si répugnants étaient-ils eux-mêmes ? Quid de ce revolver enfourné dans la bouche de sa femme sans défense, sous les yeux de ses enfants ?
La démarche consistant à nous présenté Mesrine comme un brigand plein de principes, et la vengeance et la justice personnelles comme acceptables est à mon sens franchement malsaine.

Alors allez voir Mesrine, pour la qualité de ce film. Sur le fond, n’oubliez pas que c’est un truand, juste un truand.

4 commentaires:

Axel a dit…

Bonjour Polysémie,

Jolie découverte au hasard des blogs, et puis je tombe sur cet article qui me donne envie de réagir même s'il n'est pas le plus représentatif.

Je n'irais pas voir les films justement parce que ce n'est pas que de la fiction (et un peu parce que je ne l'aime pas tellement Cassel...).

Je me souviens de la mort de Mesrine, et je n'ai jamais douté qu'il s'agisse d'un assassinat. Quoi qu'en ait dit la police puis la justice ensuite.

J'ai essayé de lire L'instinct de mort, mais je n'ai jamais pu aller jusqu'au bout, justement à cause de cette propension à se prendre pour un héros.

Mais les films sont tirés du (des ?) livres de Mesrine, il me semble donc naturel qu'ils le présentent sous un jour trop favorable.

Très longue pour un premier post anecdotique, d'accord, mais encore une fois cette mort m'avait beaucoup troublée à l'époque...

Anonyme a dit…

Que Mesrine est été parfois violent, c'est indéniable . Qu'il fut un gangster, tout autant. Quant aux personnes qu'il aurait tué, merci de nous dire qui avant !
Quand des personnes s'attaquent à l'état ou à ses représentants les plus aisés, on les élimine d'une manière ou d'une autre, en les tuant parfois;mais quand c'est cet état, qui nous vend de la démocratie à longueur d'élections, qui tue, là il n'y a plus personne pour s'indigner . Les tueurs sont des 2 côtés mais on punit toujours les mêmes ; ce qui donne raison justement à des gens comme Mesrine, ou mieux encore, aux radicaux d'extrème gauche .
Alors il faudrait balayer devant votre, notre, porte avant de répéter la propagande de 90% de la presse qui n'est là que pour servir cet état justement . Quand la vraie justice aura été rendue concernant l'assassinat de Mesrine, là vous pourrez parler de démocratie, pas avant .

Anonyme a dit…

Tout cela est exact en effet, et il n'en reste pas moins que les assassins de Jacques Mesrine vieillissent tranquilles ... Que ce soit le commanditaire, les exécutants et même leurs protecteurs qui prétendent rendre la "justice".
De quel droit ?

Anonyme a dit…

Je propose de venger Mesrine, comme ça la vraie justice aura enfin été rendue. C'est toujours possible.