jeudi 20 novembre 2008

Avant d'être complètement out, peut être...

J’essaye de ne pas céder à la pulsion socialiste, à l’essence-même du socialiste semble-t-il, j’essaye d’échapper à cette vague constante qui consiste à adorer un jour les idoles que l’on brûlera le lendemain.
Il semble toujours qu’il y ait plus de divisions au sein même du parti socialiste que dans tout le paysage politique autour. A les entendre tous, il y a plus de différences entre Aubry et Royal qu’entre Besancenot et De Villiers.

Royal.
J’ai eu du mal à la suivre au cours de ces deux dernières années, ballotée entre l’espoir de la voir réussir, la déstabilisation devant certaines de ses prises de position, la déception face à l’échec, l’étonnement de sa réapparition, la lassitude de ces intonations, de ces attitudes… Et pourtant…

Je ne la suis pas toujours, je ne la comprends pas toujours, j’ai voulu voir en Delanoë une alternative séduisante, aussitôt désappointée… On ne peut les différencier que sur la forme, que sur l’envie, que sur le style. Puisque les idées sont si proches, ne nous mentons pas. Du libéralisme socialiste au projet de certaines alliances avec le centre, j’adhère à cette évolution du PS, c’est à mon sens la voie à suivre pour un parti qui rassemble, qui se pose en une synthèse présidentielle et gouvermentale possible.
Mais cette aberration de donner consigne pour Aubry, plutôt que pour Royal, je ne le comprends pas.
Cette déclaration de guerre toute personnelle nous prouve qu’on n’est guère sortis de cet éternel combat des chefs.

Alors c’est peut être la plus folle, mais tous les animaux politiques le sont un peu, n’est-ce pas ?
C’est peut être la plus opportuniste, la plus manipulatrice, la plus séductrice.
Ce n’est sans doute pas la plus brillante, ni la plus compétente.

Mais c’est indéniablement celle qui en a le plus envie. Celle qui se sent le plus portée. On ne sait pas toujours clairement où elle va, mais elle au moins va quelque part, avance, se redresse, et analyse surtout, les erreurs passées. Pas eux.
J’en ai assez de cet éternel recommencement de l’échec chez les socialistes.
J’en ai assez de l’arrogance des dirigeants et de leur incapacité à se remettre en question.
Elle le fait. Sur tous les plans. Elle ne cède pas au dogmatisme.

J’en ai assez de m’entendre en 2008 encore appeler « camarade » par une ministre, fille de ministre, qui n’a jamais du avoir l’occasion d’user d’une faucille ou d’un marteau.
J’en ai assez que le PS n’assume pas sa scission avec le Marxisme.
Je suis socialiste, je suis démocrate, modérée, molle du genou peut être, disons que j’essaye surtout de comprendre l’ensemble des enjeux de notre monde et de notre pays dans leur globalité, sans manichéisme, sans radicalisme stérile.
Je n’ai pas beaucoup d’idéaux, je n’ai plus beaucoup d’utopies, il me reste des convictions, pragmatiques et humanistes.
Alors finalement c’est Royal que je suivrai.
Et si le PS demeure entre les mains d’Aubry et de sa vieille clique, je songerai sérieusement à aller voir ailleurs, si mes idées n’y sont pas mieux exprimées.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

un bon résumé de la situation du PS. Contente de voir que tu recommences à écrire un peu régulièrement.

22 a dit…

Oui sur l'ouverture, sur le changement du côté de Roal.

Mais... J'entends Aubry dans une émission et elle ne me déçoit pas. Ses mots, ses arguments, tout pèse. Tout me semble solide. Royal a un discours toujours surprenant, qui fait peur car on ne sait pas ou elle voit. Pourvu qu'elle ne gaffe pas, se dit-on presque. Elle ne rassure pas vraiment. Dieu sait que la fraternité m'est chère, mais franchement, le one-woman show m'a fait douter très largement. Cette envie dont tu parles me fait peur aussi, car les gens assoiffés de pouvoir et à l'ambition démesurée ne m'inspirent pas.

Alors je décide d'oublier les personnes. Je regarde derrière. Et derrière Royal je me reconnais effectivement. Derrière Aubry, un peu moins.

M'enfin bon on s'en fout je vote pas moi! Et elle vont finir ensemble, non?

Polysémie reconstruit a dit…

@ Dino: merci
@ 22: elles vont finir ensemble euuh... à quel point de vue? lol
Je partage parfois tes craintes pour Royal, mais je garde en tête qu'elle n'est pas seule, qu'elle a une équipe derrière elle, tout comme pour les présidentielles c'était plus sa garde rapprochée qu'elle en personne qui m'intéressait.
Quant à son envie, ou cette soif de pouvoir, je pense qu'il en faut, à ce niveau d'ambition politique, et je pense que tout ceux qui y sont arrivés l'avaient... rappelons nous Mitterrand...

Anonyme a dit…

Content de te relire
pour ton article je pourrais écrire la même chose mais en remplaçant Aubry pour Royai.
Je ne supporte plus cette dernière.
Opportuniste et surtout qui a reconnu ne pas croire en son programme 15 jours après sa défaite...
non vraiment..
et tout comme toi si c'est elle qui deviend présidientiable.. j'irais voir ailleurs..

Je ne rêve plus d'avant... a dit…

Cela faisait longtemps, je suis contente de retrouver tes mots. Et cela me fait sourire, je me souviens d'avoir écrit il y a un an, un peu plus, peut-être certaines choses semblables à propos de Ségolène Royal.

Polysémie reconstruit a dit…

Sarah! contente de te retrouver ici, ton blog me manque...
Je me souviens bien de ton article sur Royal, j'avais adhéré, évidemment ;)

Aliababua: tu dois donc être content... En matière d'opportunisme cependant, elles sont à égalité me semble-t-il, et c'est plutôt logique de toutes façons.