mardi 18 novembre 2008

L'Echange


Le dernier Clint Eastwood est égal à lui même, à ses pairs, quoique pas mon préféré, fort, beau et triste.
L’histoire est vraie, ce qui est assez abominable quand on y pense. Les acteurs jouent terriblement : ce sont de grands acteurs, vraiment, même si on le savait déjà.
La lumière, la musique sont magnifiques, comme souvent. Et la violence est très crue, parfois intenable, comme toujours.
Sans surprise, j’ai bien aimé ce film, je m’y attendais.
Mais il y a deux scènes qui m’ont ému plus que les autres.
Ms Collins qui s’effondre au milieu de la rue, frappée de plein fouet par ce qu’elle vient d’entendre lors de son retour à la vie, est rattrapée, juste avant de s’écrouler, par le Pasteur, qui l’attendait, et qui savait. J’ai été saisie par ses deux bras qui viennent l’enserrer pour la maintenir debout, et qui étreignent sa douleur et sa détresse. Le paternalisme désuet du veston sans manches peut être, ou la douceur duveteuse de l’étoffe de la chemise…
Le père de l’enfant retrouvé qui s’élance vers son fils, entoure de ses bras sa femme et son enfant qui s’embrassent, et qui appose ses lèvres sur la nuque courbée du jeune garçon, en dépit de toute la rigidité du costume trois pièces d’époques, de sa moustache lisse d’homme du monde, de sa calvitie d’homme vieillissant et revenu de tout.
Ces deux scènes-là qui ne durent pas dix secondes réunies m’ont émue aux larmes. C’est le souvenir que je veux garder de ce dernier échange eastwoodien.

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